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Un café avec Isabelle Le Corff professeure à l’Université de Bretagne Occidentale

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Depuis la rentrée, Ty Films est partenaire de l’Université de Bretagne Occidentale dans le cadre d’une nouvelle licence Arts. Les étudiants ont le choix entre différents parcours artistiques. Les 10 étudiants ayant choisi le cinéma seront présents à Mellionnec 4 semaines par an pour pratiquer le cinéma documentaire. Ty Films accueille dans ce cadre Isabelle Le Corff, professeure à l’UBO et intervenant sur l’histoire du cinéma.

Isabelle Le Corff


Élise Demarbre : Bonjour Isabelle, tu es professeure des universités à L’UBO, tu as participé à l’élaboration de cette nouvelle licence arts. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Isabelle Le Corff : En tant que maître de conférences, j’enseignais la littérature et le cinéma en études anglophones à l’UBO depuis 2013. C’est donc comme ça que j’ai rencontré Jean-Manuel Warnet, lui-même Maître de conférences en littérature et études théâtrales, qui a eu l’idée de cette licence, il y a au moins six ans. Avec lui et plusieurs collègues intéressés, nous avions constitué un comité de pilotage pour monter ce projet. Au départ, le cinéma n’était pas prévu dans les différents parcours imaginés bien que j’essayais de défendre cette idée. C’est en allant présenter la licence dans les lycées que nous nous sommes aperçus de la forte demande dans ce sens. C’est alors que nous avons commencé à chercher des structures pouvant assurer l’apprentissage de la pratique du cinéma auprès d’étudiants. Ty films avait le profil !

ED : Justement, peux-tu nous dire plus sur ce choix ? Qui sont les autres partenaires ?

ILC : Il y a l’ESAB (l’école des beaux-arts de Brest) pour les arts plastiques, le conservatoire pour la musique, la danse, le théâtre et l’atelier pluri-disciplinaire, l’association Dédales pour le cirque.

ED : Ce sont donc des institutions brestoises ! Cela tranche avec Ty Films. C’est le côté associatif qui vous a séduit ?

ILC : Non, c’est surtout l’immersion auprès de professionnels qui nous a attirée ici, ainsi que le désir partagé de mener cette aventure ensemble. Le fait que la pratique du cinéma se passe à Mellionnec et non à Brest est une spécificité avec laquelle nous devons jongler. Les autres disciplines sont pratiquées pendant la semaines, elles sont intégrées à l’emploi du temps des étudiants. Ici, les étudiants sont présents 4 semaines entières, en immersion, chaque année. C’est à la fois une contrainte et une super expérience !

ED : Est ce qu’il y aura des rencontres entre les différentes disciplines au cours de cette licence ?

ILC : Oui et ça a déjà commencé ! Nous avons organisé à la rentrée plusieurs workshops, encadrés par des professionnels de la danse, du théâtre et de la musique. C’est l’occasion pour les élèves de découvrir des disciplines qu’ils ne pratiquent pas et ça donne de belles surprises. Il y aura très certainement un workshop cinéma au cours du cursus.

ED : Quelle est la spécificité de cette licence par rapport à une autre ?

ILC : Premièrement, l’effectif est restreint. Il y a une soixantaine d’étudiants par promotion et l’inscription se fait sur dossier. La sélection se fait avant tout sur la motivation et sur l’expérience de l’art choisi. Nous ne recherchons pas l’excellence mais plutôt l’envie. Cette licence est une réelle innovation dans la pluralité des arts étudiés. Elle a aussi l’originalité de proposer à la fois de la pratique et de la théorie. Je crois que c’est une première en France. Cette licence est donc très généraliste.

ED : Quelles sont les perspectives à l’issue des trois années ?

ILC : Les étudiants auront acquis une solide culture générale. Ils n’auront pas peur de prendre des risques et au-delà de la théorie, ils auront une capacité de mise en œuvre et de prise d’initiative non négligeable. Les étudiants du parcours cinéma pourront par exemple postuler à la Fémis, en master cinéma à Bordeaux ou à Lussas, ou encore préparer un concours d’enseignement, mais la suite logique serait de créer un master recherche et création.

ED : Tu as assuré ton premier cours aujourd’hui. De quoi avez-vous parlé ?

ILC : De René Vautier et notamment d’Afrique 50 et de Marée Noire, Colère Rouge. C’était important pour moi d’étudier avec eux une figure de l’engagement dans le cinéma et un réalisateur breton qui plus est ! Ils ont bien accroché, je crois.

Élise Demarbre, 5/12/2017