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Un café avec Jean-Marie Dupré Président de l’Armor-ciné d’Erquy

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Une fois n’est pas coutume, nous avons choisi de donner la parole à Jean-Marie Dupré, président de l’Armor Ciné d’Erquy, participant pour la première année au Mois du Film Documentaire.

Maxime Moriceau : Peux-tu présenter ce lieu ?

Jean-Marie Dupré : C’est une vieille salle et c’est ce qu’apprécient nos spectateurs, notamment ceux qui viennent de Paris, l’été, ils ne s’attendent pas à ce genre de salle. Elle a du charme, du caractère.
Je suis impliqué dans ce cinéma depuis plusieurs années. Du temps de l’ancien directeur, j’étais en charge de la technique, du routage des copies, de la communication… Je m’occupais aussi des séances scolaires et du dispositif cinécole, ciné-collège qui est une programmation semblable à Ecole et cinéma mais avec d’autres films d’auteur. Je suis devenu directeur de l’association en 2013 et un an plus tard, j’ai été élu administrateur de l’association La règle du jeu qui fédère une centaine de salle Art et Essai du grand ouest (Bretagne, Pays de Loire et Normandie).

M.M : Comment as-tu connu le Mois du Film Documentaire ?

J.M.D : Un peu par hasard, je n’y pensais même pas. J’avais rendez-vous au Conseil Départemental des Côtes d’Armor avec Gabrielle Boistel pour lui parler de notre projet de séance mensuelle, Doc et découverte. L’idée est de proposer un rendez-vous régulier autour d’un film documentaire ou d’une fiction qui traite d’un sujet bien réel. Gabrielle m’a tout de suite parlé de Ty Films et m’a incité à participer cette année. On a réuni le Conseil d’Administration et on a rempli le cahier des charges.

M.M : Comment as-tu fait la sélection ?

J.M.D : De mon côté, j’avais déjà proposé de diffuser un film de Laurie-Anne Courson fin octobre, « Tori et les larmes du Pacifique ». Ensuite, pour moi, ça a été assez simple : « Islam pour mémoire », je l’avais déjà vu et j’avais adoré. « Burning Out », un de mes fils est urgentiste donc ça m’a tout de suite parlé. Pour « Maman Colonelle », j’ai vécu à Bukavu dans un programme de développement des écoles, donc ça m’intéressait vraiment de revoir cette région. Enfin, pour « Un Paese di Calabria », la problématique m’intéressait fortement et je le trouvais très positif par rapport à d’autres films que j’avais vus sur le sujet. Et puis aussi, ma belle sœur est calabraise. Après, je ne décide pas seul de la programmation, on a un fonctionnement démocratique. Nous sommes trois ce qui permet aussi de diversifier nos propositions.

M.M : Comment s’est passé la rencontre avec la réalisatrice de « Un Paese di Calabria » justement ?

J.M.D : Le fait d’avoir pu accueillir la réalisatrice a été un vrai plus. C’était notre première projection. J’ai fait passer deux articles dans la presse en amont pour présenter le film. Catherine (Catella ndlr) est arrivée à la gare de Lamballe. J’étais le seul à l’attendre en parapluie bleu sur le quai. Ça l’a fait rire, nous sommes sortis par les entrées et on s’est retrouvé à dîner à quatre avec les membres de l’association. Le courant est très bien passé, on a sympathisé très vite. Je pense qu’on programmera son prochain film et elle nous a invités, ma femme et moi, à venir visiter Marseille qu’on connaît assez peu. Ensuite on a rejoint le public, une soixantaine de personnes était présente. Les échanges ont été riches. Catherine est quelqu’un de très généreux, très à l’écoute des questions des gens. C’était vraiment une belle soirée.

M.M : Prêt à reconduire l’expérience ?

J.M.D : Je vais réunir le CA mais je pense que oui. Après, on a peut-être un peu trop chargé la programmation pour une première année et c’est vrai qu’on n’a pas eu autant de monde à chaque séance. C’est la difficulté du mois de novembre. La ville se vide entre la Toussaint et Noël donc ça nous pose des problèmes d’affluence. On travaillera sans doute mieux notre communication en amont. Sinon, on a toujours notre projet de séance mensuelle Doc et découverte. Je vais bientôt passer le dernier film de Laurent Cantet, L’atelier qui n’est pas un documentaire mais qui fait jouer des jeunes non professionnels et reste dans une démarche assez réaliste à mon sens. Pour les films documentaires, on adhérera à Ty Films.

Maxime Moriceau (25/10/2017)